RED SUN 2: L’Interview d’Alessandra.

Bonjour Alessandra! Vous êtes une jeune autrice, le monde de la BD francophone vous a découvert à l’occasion de la sortie de RED SUN 1 en 2018. Pouvez-nous en dire davantage sur votre parcours, Comment êtes-vous arrivée à la BD?

Alessandra: Bien que ma famille ait toujours été supportrice de mes choix, disons qu’une carrière artistique n’était pas exactement ce qui était planifié. J’ai bien entendu toujours eu une passion pour le dessin et l’Art, mais c’était davantage un hobby que quelque chose de sérieux.
Ce n’est qu’aprés une période très difficile de ma vie, pendant ma première année d’université (j’étudiais la philosophie à ce moment-là) que j’ai finalement décidé de me lancer et que je me suis inscrite aux Beaux-Arts. Là-bas, j’ai vraiment commencé à réaliser que je pourrais transformer ma passion en quelque chose de plus, et j’ai eu un véritable coup de foudre pour les jeux vidéos et le «game art».

Après l’obtention de mon diplôme, je me suis engagée pour l’International School of Comics de Rome pour 3 ans de plus, et j’ai même enchaîné par un Master en Art numérique avec l’incroyable Antonio De Luca.

Tout en étant encore à l’école, j’ai commencé à faire mes premières piges comme illustratrice ou autrice de BD. Mon premier job a consisté à faire une série de couverture pour le département comics de Take Two Interactive. C’était vraiment l’éclate totale mais aussi très effrayant! Ensuite, j’ai travaillé comme artiste freelance à la fois pour le monde du jeu vidéo et pour la BD. En 2017, UBISOFT m’a proposé un job à temps plein comme Concept Artist
sur Milan. Je venais juste de débuter la série RED SUN chez Kamiti. Les premiers mois ont été difficiles car il a fallu cumuler les 2 activités mais cela m’a permis d’aller de l’avant et de m’améliorer encore davantage.

Vous semblez avoir un penchant pour la Science-Fiction, le Fantastique ou la Fantasy …

Mon amour pour la Fantasy remonte à 2001, quand j’étais au collège. Ma prof d’anglais nous a lu «The Neverending Story and the Hobbit» et je me rappelle avoir été complètement fascinée par l’atmosphère magique et les images qui apparaissaient dans mon esprit!
L’année suivante, «la Communauté de l’Anneau» est sorti et cela a eu un tel impact sur moi que j’ai dévoré tous les livres de Tolkien, ainsi que plusieurs autres livres de Fantasy.
Pour la SF, c’est en fait davantage lié à ma passion pour le jeu vidéo. De grandes séries comme Deus Ex et Mass Effect ont réellement eu un impact profond sur moi, à la fois pour les visuels et les histoires. C’est toujours une immense source d’inspiration pour moi.

Par exemple?

Il y a beaucoup de concepts super intéressants et attractifs en SF. Un des thèmes qui m’attire le plus est l’inconnu, et tout ce qu’il peut nous réserver, à la fois par rapport à
ce qu’il nous reste à découvrir dans l’Univers mais aussi par rapport à la possibilité de rencontrer «l’autre», une vie intelligente extraterrestre. Imaginez tous les changements
sociaux, culturels, sociétaux, vitaux même, qui pourraient découler d’une rencontre avec une vie extraterrestre.
Comment réagirions-nous ? Que deviendrions-nous ? La Fantasy est pour moi davantage une zone de confort. Elle me rassure, même la «Dark Fantasy» ou la plus réaliste «Gritty Fantasy». Pour le dire plus simplement, la SF me stimule intellectuellement et la fantasy me stimule
émotionellement.

Vous avez collaboré avec Stéphane Louis, qui a réalisé le scénario de RED SUN 1 et qui a une longue expérience dans le monde de la BD. Comment s’est déroulée votre entente ? Stéphane n’envoie pas vraiment de texte pour son scénario, mais uniquement un storyboard assorti de quelques notes. Est-ce que cela vous a aidé davantage ou au contraire vous êtes-vous sentie «enfermée» par le storyboard?

Travailler avec Stéphane a été absolument fantastique! Ses storyboards m’ont vraiment énormément aidé. Je pense qu’une bonne collaboration est essentielle pour retranscrire le plus fidèlement possible ce qu’un auteur a imaginé. Donc même un dessin vite fait de Stéphane me permet de mieux comprendre ce qu’il avait imaginé et m’implique davantage dans le processus de création. Stéphane m’a laissé une énorme liberté. Cela a été un magnifique travail d’équipe!

Qu’est-ce qui vous a plu le plus sur RED SUN?

J’ai vraiment adoré dessiner les extraterrestres ! Spécialement dans le 2ème tome. C’était vraiment un régal d’imaginer leurs formes, leurs couleurs, leurs vêtements ! Une chose que j’aurais aimé c’eut été d’avoir davantage de temps pour étudier les différents éléments de la
série, les personnages, les décors, etc. Mais bon, c’est peut-être le Concept Artist en moi qui parle!