AEKA: l’interview de Fabrizio Cosentino son dessinateur.

Fabrizio Cosentino, AekaFabrizio, la première impression que l’on a, en regardant votre style sur Aeka, c’est que vous mélangez de manière intéressante des influences européennes, surtout pour ce qui concerne le trait, et une colorisation qui rappelle les dessins animés japonais…

Fabrizio: Oui, absolument. J’ai toujours mixé ces deux styles depuis que je suis jeune et
trouver le juste équilibre entre ces deux influences est toujours un défi pour moi, sur chaque
projet. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu emprunter cette voie et développer un style hybride, mélanger mes racines européennes avec les influences japonaises qui m’ont accompagnées dans mon enfance.

Quels sont les illustrateurs qui vous ont influencé?

À cette question, je réponds toujours qu’il y en a trop donc en réalité aucun (rire). J’ai étudié et admiré des styles artistiques complétement différents les uns des autres, en essayant de les comprendre chacun autant que possible. Pour cette raison, je n’ai jamais restreint mon étude à un artiste en particulier qui aurait pu devenir ma source d’inspiration principale. Bon, il y a quand même une exception, un nom qui se détache : Hayao Miyazaki.

On sait que vous avez aussi publié un manga. Êtes-vous de cette génération qui a grandi avec les mangas et qui est finalement plus attirée par les mangas que par la BD européenne?

Oui, j’ai publié un manga en Italie. Il s’appelle Requiem, publié par Shockdom. Concernant ma génération, je sais que de nos jours il y a une « génération manga » qui s’avance. Bien sûr, j’ai grandi avec les mangas aussi mais je ne sais pas si je fais partie de cette génération. Disons que je ne suis pas convaincu que toute cette catégorisation soit nécessaire. Je crois qu’il n’y a juste que des auteurs qui choisissent le moyen d’expression qui leur convient le mieux. Et c’est tout ce qui m’importe (sourire).

Pouvez-vous nous dire un mot sur vos autres BD?

Mes premières BD en tant qu’auteur professionnel étaient les volumes 3, 4 et 5 de la série Le monde de Maliang. Cela fait déjà longtemps …Ensuite, j’ai réalisé Edge of Sky chez Makaka Éditions, un récit de S.F. en deux tomes, dont le trait est davantage « manga ». Puis Requiem et maintenant Aeka dans un style plus réaliste. Mais il y en a d’autres à venir !

Aeka a 16 ans dans ce volume 2 alors qu’elle était bien plus jeune dans le premier tome. Vous avez pris plus de plaisir à la dessiner car elle devient plus adulte?

Oui ! Faire évoluer, grandir un personnage de tome en tome est toujours fascinant.

Si Aeka revient pour un troisième volume, qu’aimeriez-vous trouver dans cet album? En terme de décor ou de personnage.

Hmm…. Question intéressante. J’ai plaisir à dessiner tous types de paysages, que ce soit
des paysages naturels ou des cités gigantesques. Donc tout me va ! En ce qui concerne les personnages, quelque chose d’un peu fantastique ou spirituel. Oui, j’aime la fantasy.
Oh, oui, j’aimerais aussi une antagoniste « sexy ». Bon, à la fin, ce sont les scénaristes qui décideront, j’en ai bien peur (sourire).

Parlons un peu de techniques maintenant. Comme la majorité des jeunes illustrateurs, vous utilisez une tablette graphique, n’est-ce pas ? Pourquoi ? Parce que c’est simplement plus rapide ou alors vous préférez les sensations?

Oui, j’utilise une Wacom Cintiq 22’ HD. Je suis devenu un artiste numérique quasiment dès le début. Pour plusieurs raisons mais surtout parce que je suis fan des couleurs numériques.
Quand les choses sérieuses ont commencé pour moi, j’ai tout de suite basculé sur un travail en numérique car cela donnait plus de consistance à mon travail et cela m’a également permis d’être plus rapide.